Le Seigneur de la destinée
- junior16973
- 20 nov. 2019
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 nov. 2019

Peut-on se souvenir de sa naissance ?
« Non, c'est impossible, répond sans hésiter le neuro-psychologue Francis Eustache, car les structures cérébrales qui servent à fabriquer les souvenirs ne sont pas encore matures ». La mémoire épisodique, qui forge notre autobiographie, se structure vers l'âge de 6 ans et progresse jusqu'à l'adolescence. Petit, l'enfant développe d'abord ses mémoires sémantique et perceptive, qui lui permettent d'acquérir des savoirs et d'enregistrer des informations sensorielles : « Il est imprégné de sensations, d'émotions… Ce contexte spécifique de la petite enfance renforce, une fois adulte, la difficulté à retrouver ses souvenirs », précise Francis Eustache.
Par ailleurs, de notre vie, nous ne gardons en mémoire que nos premiers souvenirs conscients. Aussi, les circonstances de notre incarnation et son processus demeurent un grand mystère.
Est-il possible de comprendre davantage la genèse de notre existence ?
« Pour l'âme qui vient du ciel, la naissance est une mort ».
Cette citation empruntée à Empédocle, philosophe grec (500 ans avant J.-C.). Si la mort nous paraît être la plus difficile des épreuves, Anne Givaudan explique que la naissance est, en réalité, un passage tout aussi ardu, notamment parce que nous passons de l'unité à la dualité :
« Pendant neuf mois, on se pose des questions, on commence à être coincé dans un corps physique, on va vers l'inconnu, on s’adapte à une nouvelle civilisation, de nouveaux parents, on redoute d'oublier ce qu'on est venu faire "ici". C'est un parcours qui n'est pas facile ».
Ainsi, l'âme serait « attirée » par un lieu, une famille, une histoire, sélectionnés pour permettre l'évolution. Elle choisira aussi sa forme : masculine ou féminine. Une vision corroborée par Daniel Kieffer, auteur et conférencier spécialisé depuis plus de 40 ans dans différents aspects de la santé holistique :
« D'une part, l'âme choisit ses parents dans l'objectif de réunir les meilleures conditions possibles pour la suite de ses expériences et simultanément, les futurs parents font eux aussi le choix d'accueillir un enfant. Durant le sommeil, leurs âmes abandonneraient leur corps pour se rencontrer dans d’autres plans, et passer une sorte d'« accord ».
Cette étape a lieu plusieurs mois avant la conception, comme le précise Anne Givaudan :
« Les parents se rencontrent sur les plans subtils trois mois avant la conception pour décider de cette "alliance charnelle", une condition pour qu’il y ait une conception physique par la suite ».
C'est alors que démarre la phase préparatoire. Tandis que l'âme observe toujours de l'extérieur ses futurs parents, dans le monde subtil les éléments s'activent pour accueillir le foetus, préparant un véritable « nid » énergétique : « Un moule que l’on peut nommer "le double éthérique" dans lequel la matière de chaque cellule, de chaque organe va prendre forme et vie », explique Daniel Kieffer.
Cette notion rappelle les travaux de physiciens quantiques, tels Rupert Sheldrake et David Bohm. Ils avancent que toute « forme » rendue visible n'est que la partie matérialisée d'une énergie, d'un champ nommé « champ morphique » ou « morphogénétique ». Ce champ est tel « une matrice » de matière subtile, donc bioénergétique qui attire à elle les particules et les atomes, qui, correctement agencés, révéleront la matière rendue visible.
Daniel Kieffer ajoute que l'on retrouve une vision analogue dans plusieurs traditions :
« Les chrétiens, comme les kabbalistes, les soufis ou les maîtres tibétains les connaissent comme des êtres ou vies dont la conscience est hiérarchisée ».
Puis sur le plan physique, avec la formation des organes, coïncident des « paliers » qui lient progressivement l'âme à son nouveau corps. Pour Anne Givaudan, la rate permettra une absorption de l’énergie vitale, qui donnera l'énergie au corps subtil. Si cet organe n'a pas une importance capitale au plan physiologique – on peut tout à fait vivre sans – elle est capitale au point de vue énergétique, comme l’explique Daniel Kieffer :
« Les sciences initiatiques en font l'organe d'ancrage du corps éthérique ; elle est un peu comme la citerne, la réserve de vitalité, d'énergie (le Qi des chinois, le Prâna de l'Inde). Or, le corps éthérique (ou véhicule énergétique du corps physique, sa matrice) est porteur de forces formatrices toutes particulièrement importantes durant les neuf mois de construction physique de l'enfant. En acupuncture comme en Qi Gong, on prend grand soin de la rate ».
Puis, lorsque la formation du coeur marque les premières incursions de l'âme dans le corps physique : « Elle s'ancre de plus en plus fermement au foetus, et tout particulièrement au moment où le coeur se met à battre. "Un fil de vie" relie l'âme en effet, ancré dans le ventricule droit du coeur, et ceci jusqu’à la mort », complète le spécialiste.
Au cours des premiers mois de la grossesse, l'âme ferait des allers-retours entre les plans. Dans l'invisible, une relation se tisse entre les protagonistes. L'âme vient observer ses parents, dont elle ressent la moindre inquiétude, la moindre douleur physique. Elle est alors en mesure de leur prodiguer des soins.
Anne Givaudan ajoute que « l'entité qui s'incarne va toujours essayer de communiquer avec sa mère, elle passera à travers ses rêves surtout. À ces moments, elle en profitera pour lui dire comment elle aimerait que ça se passe, ses souhaits pour sa naissance, et faire connaissance. Il arrive que l'âme souffle le prénom à la maman, au papa, à un proche. Certaines entités ont vraiment besoin d'une sonorité ».
À la naissance et durant quelques mois, l'enfant « sourit aux anges » dit-on : « Il reste en lien mémoriel avec le monde de lumière, l'univers spirituel d'où il vient. Toutefois, son véhicule sensoriel physique et son mental n'étant pas développés, il ne peut exprimer cette mémoire, cette conscience, autrement que par le sourire, ou par la confiance inconditionnelle qu'il porte à ses parents par exemple », explique Daniel Kieffer.
Suite:
Dans la vidéo ci-dessous, Natacha Kolesar traite de cette question à la 19:19 sous le titre intitulé: "La descente de l'âme dans la matière selon la qualité de l'atome germe":
D'autre part, dans l'ouvrage intitulé "Imâm Khomeyni - Les Quarante Hadiths" on peut lire un extrait du "Trente-septième hadith : La connaissance de Dieu" qui dit :
« Le gnostique est appelé gnostique en raison du souvenir de son existence et des étapes de la vie précédant son existence naturelle et terrestre. Et certaine personne de la voie du voyage spirituel déclarent s'être rappelées du monde de la dissémination. Ils disent que si le voile de la nature physique, qui cause de l'oubli et de la négligence, était retiré des yeux du voyageur, il se rappellerait des mondes précédents par lesquels il est passé. Et quelqu'un d'entre les gens de la spiritualité dirait que la réalité de l'ascension spirituelle est le souvenir des jours passés. Lorsque l'on essaie de retourner dans le passé pour se rappeler de ses précédents états, chacun d'entre nous, en accord avec la différence parmi les individus, peut se souvenir de certaines choses lorsqu'il avait sept, cinq ou trois ans. Il est rare de trouver quelqu'un qui possède des souvenirs antérieurs.
Il est dit d'Avicenne qu'il déclarait avoir des souvenirs des premiers moments de sa naissance. Il disait qu'il était possible pour l'homme d'avoir des souvenirs remontant à des temps plus antérieurs, par exemple lorsque l'on est dans le ventre de sa mère ou dans les reins de son père, et de se rappeler de tous les développements par lesquels on est passé dans le royaume terrestre, remontant jusqu'aux précédents royaumes, jusqu'au haut royaume céleste, au royaume du règne divin, atteignant un sommet avec le souvenir de son état dans la connaissance divine. Et ce souvenir est la réalité de l'ascension et la hauteur ultime de l'ascension spirituelle.
Bien que cela puisse être vrai en soi, interpréter la réalité de l'ascension comme le retour régressif dans la passé ne convient toutefois pas à l’enseignement subtil de la gnose et aux principes des gens du cœur. La réalité de l'ascension spirituelle est plutôt le mouvement spirituel en courbe avec lequel est complété le cercle de l'existence, culminant dans le retour à la réalité de l'invisible de tout ce qui se trouve dans la chaîne de la vision. Elle se produit dans la forme d'un mouvement curviligne le long de tout arc ascendant, alors que ce mouvement de retour régressif est contraire à la loi divine active dans le royaume de l'existence (...) »
Il semble que cette faculté, loin d'appartenir à toute âme, même humaine, soit pour les âmes qui la possèdent une exception et un privilège. Cette mémoire exceptionnelle, qui rend sensible à des hommes privilégiés la continuité de l'existence de l'âme, n'a de rapport qu'au souvenirs des individualités et des états qu'elle a successivement traversé.
Je termine avec le témoignage d'un musulman d'obédience shî'ite duodécimain qui déclare avoir eu des souvenirs des premiers moments avant sa naissance, et dont voici un extrait :
« De loin, je vois un Sanctuaire dans le Ciel où plusieurs personnes attendent leur tour pour y entrer. À mon arrivé sur place, il ne restait plus que deux personnes. Ils sont ensuite entrés mais pas ressortis. Curieux de voir ce qui s'y passe, j'entre à l'intérieur et à mon étonnement je découvre une grande Salle. À cet endroit se trouve deux piliers vert auxquels sont attachés un rideau rouge. Le sol est en marbre dont la beauté émane de ses teintes blanches. Tout ici scintille. Je me vois d'une jeunesse éternelle avec de long cheveux d'un noir brillant, et un corps subtil vêtu de soie et de brocart.
Je profite pour me cacher derrière l'une des colonnes pour voir ce qu'il y a de l'autre côté de la Salle. Là, je vois un être — dont je ne décrirais pas — qui m'invite à m'entretenir avec lui. Je m'approche volontiers, et pendant quelques instants je contemple son rayonnement de lumière et sa forme qui inondent toute mon âme. Après avoir repris mes esprits, il me proposa d'une voix douce de descendre sur terre pour accomplir une tâche. Il me posa ensuite quelques questions auxquelles je répondais à chaque fois "oui". Il m'indiquait que je pouvais refuser mais je lui ai répondu que j'acceptais par amour pour lui et cela sans aucune contrainte.
Puis, il m'a fait la promesse qu'il se tiendrait toujours à mes côtés. Après avoir pris connaissance de mon parcours sur terre, je me suis dirigé vers la sortie du Temple. Là, se tenait un long nuage brun en forme de toboggan. Sans hésité, je me suis jeté dessus pour commencer ma descente en glissant très vite jusqu'à ma naissance sur terre.
Jusqu'à ce jour, je me rappelle de plusieurs événements. Bien que je n'avais que quelques mois, je n'ai pas oublié quand ma mère me donnait de son sein pour m'allaiter. Je me souviens de son goût, de son odeur, de ses câlins, de toutes les expressions de son visage. Même quand elle changeait mes couches, ainsi que ma toilette en m'appliquant de la crème, et les nombreux entretiens qu'elle eu avec mon père.
La science affirme qu'il n'y a pas de souvenirs avant l'âge de trois ans, je porte pourtant toujours en moi le souvenirs quotidien de ces événements passé dans le giron de ma mère et au-delà ».
Avec une cordiale amitié, Rose Rouge.
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